Frédéric Mamarbachi est le fondateur et le créateur derrière m0851, une approche au design représentée concrètement par une ligne de sacs, accessoires, vestes en cuir et vêtements d’extérieurs – conçus et fabriqués à Montréal.

Découvrez son parcours d’exportation réussi.

Frédéric Mamarbachi nous en dit davantage sur le parcours d’exportation de m0851 :

Quand et pourquoi avez-vous commencé à songer à l’exportation pour votre entreprise?

Lorsque nous avons terminé la deuxième collection de m0851 (qui se nommait alors Rugby North America), nous la trouvions tellement intéressante que nous avons décidé d’approcher des détaillants de New York. C’était un marché stratégique, puisque les plus gros acheteurs y sont situés.

Je m’y suis rendu pour rencontrer les représentants de Bloomingdale’s et cette seule rencontre a suffi pour obtenir notre première grosse commande. Je crois que nous avions tellement confiance en notre collection que cela paraissait. L’acheteur ne pouvait pas faire autrement que d’aimer le produit!

Ensuite, nous avons étendu nos ventes à tous les grands détaillants comme Saks et Barneys. À partir de 1991, nous avions d’ailleurs une salle d’exposition sur la 5e avenue à New York.

Comment s’est déroulé votre parcours d’exportation pour en arriver où vous en êtes aujourd’hui?

Au fil des ans, nous nous sommes rendu compte que vendre nos collections par l’entremise d’autres détaillants n’était pas la stratégie la plus avantageuse à long terme. Il était important pour nous de conserver notre pleine liberté créative. Or, nous nous trouvions à devoir créer des produits qui plaisent aux détaillants, plutôt qu’aux clients directement. Pour une marque comme la nôtre, qui est à contre-courant et répond à ses propres normes, cela n’est pas intéressant.

Aujourd’hui, je peux facilement dire que c’était la chose à faire. D’ailleurs, nous en sommes à 22 magasins m0851 à travers le monde, dont la moitié qui nous appartiennent directement. Ce sont nos propres magasins, notre monde. Nous pouvons donc y mettre ce que nous voulons. Cela nous a conféré la liberté et l’indépendance nécessaires pour développer et maintenir notre identité de marque.

Quelle est la plus grande différence entre la vente au Canada et ailleurs dans le monde? Comment vous y êtes-vous adapté?

Il y a quelques différences entre les goûts des consommateurs d’ici et d’ailleurs. Par exemple, à Pékin en Chine, où il fait toujours nuageux, le noir, le brun et le gris ne se vendent pas. Ce sont les couleurs vives qui sont populaires.

Autrement, les produits vedettes sont généralement les mêmes partout dans le monde. Notre clientèle adhère à une mentalité et une vision qui nous sont propres. Nous ne suivons pas les tendances de l’heure, nous innovons constamment. Il y a toujours une clientèle qui recherche un produit différent qui lui permet d’être qui elle est, sans se faire imposer des goûts.

Qu’avez-vous appris grâce à l’exportation qui a eu un effet bénéfique sur vos opérations et vos ventes au Canada?

L’un des avantages de la vente en gros par l’entremise de détaillants, au Canada comme ailleurs, c’est que cela nous a permis de nous faire connaître et de rejoindre une clientèle bien plus large en moins de temps. Ensuite, lorsque le marché a été mûr, nous avons pu ouvrir nos propres magasins. C’est ce que nous avons fait au Canada. Nous prévoyons d’ailleurs ouvrir plusieurs magasins au pays au cours de la prochaine année.

Quelle est la meilleure leçon que vous avez tirée d’une mauvaise expérience d’exportation?

Je crois que nous faisons toujours des erreurs. En fait, je ne les retiens même plus parce que l’important est d’aller de l’avant. Selon nous, une compagnie qui ne fait pas d’erreur ne prend pas de risque. Et puis, les temps changent! Ce qui constituait une erreur il y a cinq ans pourrait bien être un grand succès aujourd’hui.

Que connaissez-vous aujourd’hui de l’exportation que vous auriez aimé savoir à vos débuts?

Cela aurait été ennuyeux de connaître ce que l’avenir nous réserve! Nous avons encore tellement de choses à apprendre. Si nous sommes encore en vie 30 ans plus tard, c’est parce que nous apprenons toujours et nous abordons le nôtre avec beaucoup d’enthousiasme et d’ouverture. Nous ne prétendons pas tout savoir et nous nous adaptons. Beaucoup de compagnies disparaissent parce qu’elles ne savent pas faire cela. Après 30 ans en affaires avec m0851, je sais que nous ne savons pas tout.