Les risques augmentent à un niveau inédit. Voilà qui n’est pas nouveau. Chaque jour, les grands titres nous le rappellent avec force et confirment cette aggravation des risques. Le phénomène est planétaire, survient sur plusieurs fronts et n’est pas près de disparaître. Il faudra donc prendre plus de risques simplement pour maintenir son chiffre d’affaires. Et si notre objectif est la croissance, notre appétit pour le risque devra aussi s’ajuster. Alors, au chapitre des risques, quels sont les changements majeurs à surveiller?

Le risque lié à la réglementation est un risque considérable. Victime d’une mauvaise gestion des technologies et d’une cupidité sans bornes, le système financier mondial a bien failli rendre l’âme en 2008-2009. Voulant absolument éviter une crise du même genre, les organismes de réglementation ont mis en place de solides garde-fous, avec quelques conséquences notables :

  1. Le coût des services financiers a augmenté, une hausse probablement répercutée aux clients. 
  2. Les obstacles à franchir pour intégrer le secteur des services financiers sont désormais plus imposants – ce qui avantage les biens nantis et limite la concurrence. 
  3. L’accès au financement est plus restreint, en particulier lorsque les risques sont plus élevés. De manière générale, l’accès au financement est devenu plus difficile, spécialement pour les entreprises qui cherchent à prendre leur envol ou exportent vers des marchés plus risqués. 

Le risque lié aux politiques, assez nouveau et imprévisible, peut s’avérer coûteux. Des années de croissance anormalement faible ont alimenté un certain cynisme envers les institutions de l’après-guerre. Des électeurs déçus ont ainsi porté au pouvoir des dirigeants promettant de corriger la situation. La vague actuelle de politiques défavorables au commerce et de menaces d’autres mesures à l’encontre du commerce est la manifestation tangible de ce mouvement. Le monde risque de traverser un long intervalle pendant lequel les politiques se multiplieront, ce qui nuirait à l’activité commerciale. Ce contexte ne fait qu’accentuer la vulnérabilité causée, après la récession, par le financement bref mais rapide de dépenses budgétaires excessives – dépenses qui seront remboursées dans une ou deux générations. Et pour ne pas arranger les choses, les effets prolongés de l’adoption d’une politique monétaire ultra-accommodante sont encore méconnus.

Et puis il y a le risque de diversification. Voilà qui paraît absurde puisque la diversification est souvent considérée comme un facteur d’atténuation des risques. C’est vrai, mais dans le cas présent, l’élan de la croissance sur des marchés émergents plus risqués augmente la part de ces marchés au PIB mondial au fil du temps, ce qui de toute évidence rehausse leur profil de risque au regard du PIB total. Les exportateurs souhaitant suivre l’évolution de la croissance doivent composer avec une intensification des risques liés à la conduite de leurs activités : ils doivent, de plus en plus, développer et gérer des solutions et des stratégies d’atténuation pour ne pas se faire distancer par leurs concurrents.

Le risque numérique est aussi en hausse. L’utilisation de technologies perturbatrices favorise l’émergence d’entreprises animées par la mentalité du « gagnant remporte la mise ». La concentration plus forte des entreprises – comme en témoigne la montée en puissance d’Amazon, de Facebook, de sociétés de services de covoiturage et d’autres sociétés du genre – a accru le risque de déplacement technologique et le besoin de se prémunir d'un tel risque. Ici, les coûts s’expliquent par le fait que l’entreprise doit développer et déployer des solutions technologiques clés en main. Il est révolu le temps des entreprises et des secteurs faisant peu usage de la technologie.

Parallèlement au risque numérique, on trouve le risque d’échelle. Les économies d’échelle sont nettement plus faciles à réaliser à l’ère de la mondialisation, sans compter qu’ils sont devenus encore plus nécessaires. Pourquoi? L’évolution et l’ampleur des demandes sur les marchés émergents exigent la mise en place de solutions à grande échelle. Naturellement, les économies plus petites peinent à rivaliser et doivent assumer un coût sensiblement plus élevé pour avoir droit à ces économies d’échelle. 

Le risque lié au cycle, même s’il est moins souvent évoqué, est important. La mondialisation et la présence de technologies abolissant les frontières ont manifestement étiré le cycle économique mondial. Résultat : nous connaissons maintenant des épisodes plus longs, des sommets plus élevés, des creux plus profonds et des périodes de reprise prolongées. De ce fait, les fluctuations plus marquées amplifient le risque de devoir fermer boutique advenant un repli. Se protéger d’un tel risque augmente, encore une fois, le coût de faire des affaires. 

On pourrait ajouter d’autres risques, mais cette liste est suffisamment longue, et ce, pour au moins deux raisons :

  1. Tous ces risques ne sont pas passagers : ils continueront à faire partie du paysage et gagneront en intensité. 
  2. Nous, les Canadiens, cherchons à éviter les risques; c’est dans notre nature. Nous nourrissons l’espoir qu’ils disparaissent plutôt que de décider d’y faire face. 

Conclusion?

Les risques persisteront, car ils s’inscrivent dans une tendance à la hausse à long terme. Pour survivre et prospérer, les exportateurs devront faire de plus en plus appel à des solutions d’atténuation des risques – et notamment celles offertes par EDC.

 

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